#162 Rompchit
ZZZzzz… ZZZzzz…
Vraiment, le sport national chez les otaries à terre, c’est la sieste. Et ça dans toutes les positions imaginables.
ZZZzzz… ZZZzzz…
Vraiment, le sport national chez les otaries à terre, c’est la sieste. Et ça dans toutes les positions imaginables.
Coucou toi, petit pups tout mouillé. Il a beau être le plus adorable du monde, ça reste un animal sauvage dont il faut respecter la tranquilité pour ne pas le stresser.
Sur Amsterdam il y en a beaucoup moins qu’à Kerguelen, mais en descendant vers la calle on a toujours le plaisir d’en croiser une petite dizaine qui font leur sieste entassé les uns sur les autres.
Ici ils ne laissent personne indiférent. Certains les trouvent trop meugnon avec leurs gros yeux globuleux, pour d’autres ils sont juste dégoutant.
Mais. Euh… Hein ? Eh pingu, qu’est ce que tu fais ici ? Tu t’es trompé d’île je crois, ici c’est Amsterdam pas Crozet. Il fait trop chaud pour toi.
Sur le transit retour, la pluie (toujours elle) nous fait presser le pas. Avec toute l’eau qui est tombé depuis deux jours, ce sont des dizaines de rivières qui sont aparus de nul part durant la nuit. Et qu’il faut traverser.
C’est là qu’on est content de marcher en botte.
Enfin jusqu’à ce que l’eau commence à s’infiltrer dans nos bottes. Malgré un bon sur-pantalon étanche. Aller courage, plus que 5 heures. ¯_(ツ)_/¯
5 février 2021. Il a de nouveau plu toute la nuit. Tellement qu’en sortant nous apercevons un paysage changé. Hier encore à sec, la ravine qui nous fait face habrite ce matin une cascade de toute beauté ! Domage qu’à cause de la pluie nous ne puissions en profiter.
Mais ce n’est pas la seul surprise que cette journée nous a réservé…
Pas de raison que la soirée soit moins humide que la journée. Enfermé à 3 dans les 4m² de la cabane on se marche dessus dans une ambiance assez moite. Cuisine rapide au réchaud, la touque médicale nous servira de table pour ce soir.
Profitant d’une courte éclaircie, nous nous rendons à la pointe de DelCano, à une dizaine de minute de marche de la cabane. Le vent marin arrivant du large frappe la côte et remonte à cet endroit les 60m en un très puissant courant aérien.
Au couché de soleil la vue y est saisissante sur les falaises d’Entrecasteaux, tellement que ça en est devenu une tradition d’aller y prendre l’apéro (quand la météo le permet).
4 février 2021. Deux jours deux ambiances. Durant la nuit le vent s’est levé et il s’est mis à pleuvoir fortement. Au petit matin cela ne s’arrête pas, il en sera ainsi pour toute la journée.
Chouette. Youpi. On est heureux d’être ici.
Je suis venu pour faire l’inventaire des vivres restant de l’an passé et ceux qui ont étés livré par hélico en novembre. C’est donc réfugié sous l’auvant attenant à la cabane qu’on s’atèle à la tâche. On commence par vider toutes les touques dans le petit abris, laissant des piles de boites instables de partout. Une fois les aliments triés et comptés il vont retourner au sec dans une touque nettoyé et étiqueté (comme ça pas besoin d’en ouvrir 10 avant de trouver le sel la prochaine fois). La journée passe ainsi, dans le froid et l’humidité. Poivrons grillés : 8 bocaux. Flagolets vert : 5 conserves. Pâtes : 13 paquets d’un kilo.
Le soleil nous a laissé aucun répis aujourd’hui. Il n’y a absolument aucune zone d’ombre et ça tape vénère sous 37° Sud. (Est-ce qu’on a pris des coups de soleil ? Peut-être…)
9 heures de marche plus tard, la cabane est enfin en vue. Chao les bottes, c’est parti pour une sieste sur le banc des baleines. Construit durant le réaménagement de la cabane fin décembre par l’équipe de la Log IPEV, il a été batisé ainsi car quand on s’assois dessus… on peut voir des baleines. Malin, n’est-ce pas ?
Durant le transit vers Del Cano une étrange silhouette fonce sur nous. Immense. Planant sans un bruit, il nous survolle avant de s’enfoncer dans le brouillard. J’apprendrais plus tard que c’était un albatros d’Amsterdam.
Il y aurait beaucoup à dire à leur sujet, mais le moment n’est pas encore venu. Nous en verront bien plus d’ici quelques temps…
Bien moins abrupte qu’à l’ouest, la côte est n’en reste pas moins escarpée. Sans discontinuer, ces falaises maritimes varient entre 50 et 100m de hauteur. Et à leur pied entre rochers et déferlantes, des otaries bien sur.
3 février 2021. Janvier a été ponctué de nombreuses manips hors base à la journée, essentiellement sur les hauts et l’ouest de l’île. Mais aujourd’hui, départ vers l’inconnu. Nous longeons la côte Est jusqu’à l’extrémité Sud de l’île : la cabane de Del Cano. Notre transit passe sur les flancs du Chaudron (visible au fond), un cratère d’une centaine de mètres de diamètre au bord de l’océan.
Né au cours du mois de décembre, les petits pups (nom des otaries juvéniles) commencent doucement à prendre de l’assurance. Toujours nourri régulièrement par leur mère, ils commencent à se balader un peu partout dès que cette dernière part chasser en mer.
Le programme scientifique de Sophia la conduit à faire des prélèvements d’eau de mer plusieurs fois par mois. Combinaison intégrale et palme aux pieds, elle doit s’éloigne d’une trentaine de mètres du bord pour remplir ses flacons.
Et malgré toute l’agitation de cette opération, les otaries continuent tranquillement leur sièste journalière.
Durant la période estivale, la calle est pleine à craquer d’otaries. Quand on a besoin d’accéder au rivage, difficile de traverser la zone sans se faire grogner dessus.
-37.79246°, 77.57227°
11 janvier 2021. L’australe, bâteau de pêche réunionais, est le seul actuellement autorisé à pêcher la langouste dans les eaux du district. Après une bonne session de pêche, il passe devant la base nous dire au revoir avant de se diriger vers son port d’atache. Il reviendra d’ici quelques semaines une fois les calles vidés et l’équipage reposé.
-37.79631°, 77.57211°
Au revoir.
Maintenant, on est seul aux manettes.
À nous de jouer.
-37.79655°, 77.57126°
25 décembre 2020. L’OP fut mouvementée. Bien que nos prédecesseurs étaient encore dans les parages, nous avons assumé pour la première fois l’entièreté de la logistique scientifique de l’OP, avec ces va-et viens de charges héliportés, ces messages efficaces et normés à la radio mais aussi ses aléas et changements de planning de dernière minute.
L’heure du départ a sonné pour beaucoup. Nos prédecesseurs, derniers représentant de la mission 71, s’aprètent à décoller. Leurs affaires sont faites depuis plusieurs jours et déjà sur le bateau. La veille au soir c’était Noël, nous avons eu la chance de fêter ça tous ensemble et le temps de la nuit oublier ce qui allait arriver. Toute la base se réunis progressivement là, sur la DZ. Ils ont passés une année sur ce caillou perdu isolé au milieu de l’océan indien. Certains avaient grande hâte de retourner à la civilisation, au monde exterieur, mais au moment de dire au revoir et de monter dans l’hélico, personne reste de marbre.
-37.79638°, 77.57126°
20 décembre 2020. Un jour on est tranquillement dans notre routine éfrainée de la campagne d’été, et le suivant en se levant on aperçoit le Marion Dufresne qui est déjà de retour.
-37.79713°, 77.57271°
18 décembre 2020. Fin de la campagne d’été 2020. Les anciens de la mission 71, les nouveaux de la 72, des campagnards d’été restant juste durant un mois, nous étions alors 44 sur base.
-37.79727°, 77.57189°
Chaque midi, passage au Skua pour le repas. Alors que tout le reste est importé congelé ou en boîte, on peut ainsi avoir régulièrement du poisson fraichement pêché à midi (merci les pros du moulinet).
-37.79852°, 77.57133°
17 décembre 2020. Cela fait 140 photos maintenant, des paysages, des animaux, des gens, mais rien sur ce-pourquoi j’ai été embauché ici. Donc voilà.
Premier gros projet. Il y avait beaucoup de maintenance à faire sur la baie de serveurs informatique : Remplacer des équipements réseau, refaire tout le cablage ethernet et fibre optique, gros nettoyage,… Dix jours de préparation méticuleuse puis une journée complète à 4 pour tout débrancher, démonter, remonter, rebrancher pour réussir à relancer le tout à 2h du mat'.
-37.79511°, 77.56961°
La MAE (Mare Aux Éléphants) c’est une portion de côte très rocheuse juste à côté de la base, facilement accessible mais peuplé de plus d’otaries que de caillasse. Du coup pas facilement accessible en fait. Bah oui, les otaries n’aiment pas quand on passe trop près d’elles. Au mieux elles te grognent dessus avec un regard énervé, au pire elle te charge. C’est pourquoi un baton est obligatoire pour s’y balader, non pas pour les frapper ou quoi, juste pour les garder à distance en cas d’attaque.
L’accès à cette zone est restreint aux seuls activités scientifique pour déranger le moins possible ces animaux sauvage.
-37.79626°, 77.55059°
16 décembre 2020. À Pointe-Bénédicte (Pointe-B en abrégé, Pointe-Beach pour les intimes), il y a un grand mât. Haut de 30 mètres, il sert à effectuer de nombreuses mesures de l’atmosphère.
Chaque année, il convient de s’assurer que les trois haubans le maintenant soient toujours correctement tendu. C’est ce que nous avons fait ce jour-là avec une énorme clé à molette et un piston hydrolique, sous la direction de Julien (responsable sécurité sur base).
-37.79858°, 77.57131°
Derrière Géophy se cache une antenne assez discrète et méconnue, DORIS de son petit nom. Blanche, cylindrique d’un petit mètre de haut, on la devine sur le tier droit de la photo. Opéré par le CNES et géré sur le terrain par Florian et moi-même, elle a de nombreux usages. Notablement, elle permet aux satellites de calculer avec une grande précision leur trajectoire et leur localisation.
Nous avons passé une semaine pour refaire tout le cablage et mettre à jour la partie électronique de l’installation.
→ Pour en savoir plus → Les ‘local teams’ sur le site de DORIS
-37.79853°, 77.57165°
8 décembre 2020. Beaucoup de matériel a été accumulé à Géophy et dans les manssardes attenantes au fil des années et des VSC qui se sont succédés. Le passage des gars de la logistique IPEV durant la campagne d’été est l’occasion d’un grand tri et d’un ménage en profondeur pour préparer au mieux l’hivernage à venir.
6 décembre 2020. À l’aller nous n’avions vu que nos pied, au retour chaque arrète dévoile une nouvelle facette de la Caldeira. Je ne parle pas du petit dome sur la droite, ça c’est le Museau de Tanche ; La Caldeira couvre tout le paysage face à nous. Cette vue est unique sur l’île : l’ancien immense cratère présente un relief très particulier et des nuances de couleurs folles. Depuis l’océan ou la côte, impossible de deviner ce qui se cache là-haut !
Les albatros fuligineux sont d’incroables pilotes dans les airs. D’une précision et d’une agilité redoutable, c’est ce qui leur permet de faire des attérissages de précision même en pleine falaise dans des conditions météo difficile.
6 décembre 2020. Nous sommes reparti en direction de la base. La Via-ferrata fut plus facile que prévu à monter mais la suite de l’assension nous fit suer comme il faut.
Le brouillard nous bloquais la vue à l’aller, le plâteau des tourbière se dévoile donc comme une surprise. La différence est saisissante entre la verticalité verdoyante des falaises et l’hirizontalité brutale et jauni du plâteau.
Au refuge des becs jaunes, nous étions deux équipes de terrain. À 6 dedans, on se marche un peu sur les pieds mais ça fait des soirées bien sympa.
Présent partout sur l’île, les Skuas sont des carnivores oportunistes. Un oeuf laissé sans surveillance, un cadavre frais, et hop déjà voilà un skua ou deux qui survolent la zone.
Pour cette photo je vais vous demander de cliquer dessus pour l’afficher en gros plan. Bon ok, sur ce blog je ne peux pas vous proposer une taille d’image optimale (la connexion internet sur Amsterdam reste très limitée pour l’envoie).
Mais allez-y, zoomez un peu sur les falaises. Vous voyez ces milliers de petits points blancs au milieu de ces grands patchs de végétation ? Et bien chacun de ces points est un albatros à bec jaune en train de couver. Aux dernières estimations, ça serait 23 000 couples soit 70% de la population mondiale de cette espèce qui nicherait dans les falaises d’Entrecasteaux et sous le Mont du Fernand.
Le cri des albatros fuligineu est très, très particulier. Hum, comment vous expliquer…. Ça ressemble beaucoup au cri de quelqu’un qui s’élancerais en base-jump depuis le haut des falaises. Yeaaaaaa Haaaaaaaaaa.
5 décembre 2020. Outre le suivi démographique de ces albatros, notre passage est l’occasion de mettre en place des pièges photos. L’objectif ? Déterminer les raisons de la forte mortalité des jeunes poussins. Plusieurs pistes sont étudiées, notamment la prédation (par des skuas ou des rats) et des maladies (choléra aviaire).
5 décembre 2020. Il est temps d’aller faire le suivi des albatros fuligineu à dos sombre. Contrairement à leurs cousins bec jaune, leurs colonies sont beaucoup moins dense et plus haute en altitude. Chauffez les quadris, ça grimpe sec !
Les albatros boivent de l’eau de mer. Mais l’eau sallé, c’est pas très digeste. Du coup ils activent leur super machine à déssalinisation et rejettent le sel par ces petits trous sur le haut du bec.
Faut avouer, c’est pratique.
Un tour en mer pour pêcher ? Chercher l’amour ailleurs ? Faire des ronds autours de la cathédrale ? Aucune idée de ce que va faire cet albatros, mais une chose est sur, c’est l’heure de partir. Parré au décollage !
Lorsque un adulte est couché sur le nid rien ne laisse transparaître le poussin albatros caché bien au chaud entre ses pates. Il faut attendre un nourissage ou le retour du second parent pour voir aparaître ces petites boules de duvet.
4 décembre 2020. Ça essaye de pécho de partout. Bec contre bec, une petite courbette, on sort l’éventaille, des claquemnts secs et répétés en secouant la tête, tout est milimétré dans ces parades albatresques.
À perte de vue des albatros en train de nicher. Chacun à son nid posé sur une touffe de cirpes, espacé d’un ou deux mètres les uns des autres. Des dizaines d’individus nous survollent en permanence, venant tout juste de décoller ou cherchant un endroit propice pour attérire.
4 décembre 2020. On grimpe encore un peu plus haut dans les épaisses touffes de cirpes pour atteindre une colonie d’albatros à bec jaune. Nous allons passer de nid en nid pour conter les pontes et éclosions. Ce suivi permet d’estimer le taux de succès reproducteur, et par la même la santé de l’espèce.
Chaque gorfou est posé sur son caillou, tous côte à côte. Lorsque l’un d’entre eux a la mauvaise idée de vouloir traversé la zone, un concert de cris et de regards rouge se déploie sur son chemin.
Ils sont beau, ils ont du style, ils ont une prestance folle !
4 décembre 2020. Je suis Anthony dans son travail d’ornithologue. Première étape, les gorfous. Ce sont des oiseaux marins, qui ne se déplacent qu’à pied ou à la nage. Et malgré cela, il faut grimper de longues minutes à flanc de falaise pour atteindre la colonie.
La cabane d’Entrecasteaux est coincé entre d’un côté les falaises éponymes, 700m de haut, et de l’autre par l’océan qui grignotte chaque année un peu plus le rivage. La vie y est rustique, mais elle possède tout le nécessaire pour plusieurs semaines de terrain. Vivres en quantité dans les touques bleu, le refuge avec cuisine au gaz et lits superposées, deux cuves d’eau avec récupération d’eau de pluie, une annexe qui sert de labo et pour le stockage de matériel scientifique, un panneau solaire et un groupe électrogène pour de la lumière,…
3 décembre 2020. À quelques centaine de mètres de la cabane, nous sommes soudainement stoppés. Le chemin est bloqué par un groupe de gorfous. Encore mouillés ils reviennent de la plage, sautent de rocher en rocher l’un derrière l’autre pour rejoindre leur colonie.
3 décembre 2020. Et nous voici en bas ! Après avoir contourné un dernier pan rocheux, nous arrivons enfin en vue de notre destination. Entre ces falaises immenses et la cathédrale, ce rocher pointu tout au bout qui s’en décroche, la scène est saisissante. On abandonne ici le matériel d’escalade (dans des touques de nouveau) et entammons la huitième et dernière heure de marche. La cabane se situe tout au bout de cette étroite plaine humide surnommée //le Vietnam//. Humide ? Marécageuse plutôt. Nous avons été averti, il va falloir être vigilent si nous ne voulons pas remplir nos bottes de boue…
3 décembre 2020. Le paysage s’est entièrement découvert à présent. Après un rapide pic-nic au lieu-dit \la salle à manger\ à contempler les falaises d’Entrecasteaux, nous attaquons la partie la plus technique du transit. La via-ferrata est un passage obligé pour accéder au pied de ces falaises hautes de 700 mètres. Après plusieurs mains courantes pour nous aider à descendre de fortes pentes, nous enfillons baudriers et casques qui nous attendaient bien sagement dans des touques (des bidons). C’est parti pour une longue descente encordée à la limite de l’escalade. Et voilà les premiers albatros qui nous survollent !
3 décembre 2020. Après un appel radio au Pignon pour indiquer à la base que tout va bien pour nous, nous entammons la descente. La vaste plaine d’herbes et de mousses devient à chaque pas un peu plus pentu et se transforme petit à petit en une pente de cirpes. Cette plante indigène forme d’épais bouquets de tiges rigides et piquantes, rendant la progression difficile. La végétation dense fait disparaître tout sentier. Nous nous frayons notre propre chemin en cherchant de loin les piquets éparses qui indiquent la direction à suivre.
-37.85198°, 77.5486°
3 décembre 2020. La montée s’est fait dans un épais brouillard. Du contournement de la caldeira nous n’avons vu que de la roche et la boue du sentier (et encore). Une fois le Mont de la Dives passé, une éclaircie passagère survient. Nous découvrons pour la première fois ce paysage d’altitude, immense, très différent des abords de la base. Des mousses, des sphaignes, des fougères à perte de vue. Maintenant, des caillebotis pavent le chemin pour protéger cette flore extrèmement fragile (et nous éviter de nous enfoncer jusqu’au genoux dans la tourbe). Nous prenons la direction du Pignon, lui aussi coincé dans le brouillard. Ça sera le dernier point haut avant d’entamer la descente vers Entrecasteaux.
-37.82614°, 77.56434°
3 décembre 2020. Départ pour ma première grosse manip' hors base. Direction la cabane d’Entrecasteaux avec Anthony et Anthony, tous deux ornithos. Cela se situe en bord de mer au sud-ouest de l’île, mais le seul chemin qui permet d’y accéder nous fait monter presque au sommet de l’île avant de redescendre de l’autre côté. Comme souvent, des nuages sont accrochés sur les hauteurs, nous ne verront pas grand chose aujourd’hui. La flore change très vite, de plus en plus rase au fil de la montée jusqu’à ce que la roche volcanique à nu se dévoile sous nos pas.
-37.8064°, 77.54878°
La cabane d’Antonelli a ce petit charme rustique des vieux refuges avec son bois brut, ses fenêtres à croisillon et ses toiles d’araignés. Posé sur l’arrête haute du cratère, on y a une vue panoramique sur celui-ci et sur l’océan.
-37.80583°, 77.54938°
Nous avions aperçu le cratère Antonelli depuis le bâteau, nous y voilà. À 45 minutes de marche de la base c’est le bout d’un des //chemins tracteurs// sur lesquels nous pouvons librement circuler (mais toujours avec une radio). Au fond du cratère réside une petite forêt d’épineux, dernière subsistance d’arbres introduits par l’homme sur l’île. Partout ailleurs, les agents de la Réserve Naturelle (RN) font la chasse à toutes ces espèces végétales introduites. Mais ici ils subsistent, concervés par habitude culturelle ; un témoignage du bordel que les générations successives ont introduits dans cet écosystème.
-37.80566°, 77.54874°
1er décembre 2020. La passation sur la partie logistique de notre travail a débuté depuis une semaine maintenant. Cécile, notre prédécesseuse à Florian et moi, nous forme petit à petit sur toutes les tâches que nous devront faire en tant que //Gener// pour l’IPEV.
Une grosse partie se fait au bureau, mais la passation c’est aussi sur le terrain que ça se passe !
-37.79687°, 77.57212°
Voici ma chambre avec vue sur la montagne. Il ne reste plus qu’à la décorer un brin.
-37.79853°, 77.57175°
Le bâteau est parti, la pression retombée. Il est l’heure d’ouvrir les caisses qui nous sont arrivés. En tant que logisticien pour l’Institut Polaire Français, Florian et moi même nous occupons du fret scientifique. Le maniphest des imports en main, nous réceptionnons en l’occurence le matériel personnel des hivernants de l’Institut. Chacun à en effet la possibilité d’ammener avec lui jusqu’à 3 cantines pour 120kg de matériel en tout et por tout.
-37.79838°, 77.57124°
-37.79631°, 77.57215°
Le Marion Dufresne s’en va. Plus que quelques jours pour lui et il aura fini sa troisième rotation dans les terres australes de l’année 2020. Mais nous, nous restons ici. Au mat de la solitude, nous le regardons partir des bières à la main et de la conremuse dans les oreils. Nous seront 45 sur l’île jusqu’à son prochain passage fin décembre.
-37.87026°, 77.54188°
La première nuit sur base fut courte : réveil 5h pour aller s’occuper du ravitaillement de la cabane de Del Cano à l’autre bout de l’île. L’occasion pour moi d’avoir un premier aperçu du versant ouest de l’île par les airs.
-37.79742°, 77.57159°
-37.7843°, 77.5699°
Connu successivement sous le nom de Camp Heurtin puis La Roche-Godon, la seul base habitée d’Amsterdam porte aujourd’hui le nom de Martin-de-Viviès, le météorologue qui dirigea la 1ère mission sur l’île en 1949.
-37.7843°, 77.5699°
23 novembre (encore et toujours). L’ancre est jettée, le moteur de l’hélicoptère lancé. Juste avant de rejoindre les autres hivernants dans le couloir du hangard hélico, je prends 5 minutes pour photographier une dernière fois cette île depuis la mer, avant d’y être débarqué pour 13 mois.
-37.7869°, 77.5405°
-37.7869°, 77.5405°
Après les falaises d’Entrecasteaux, celles du Mont Fernand et de la Pearl, la côte devient plus abordable. Sur le vert versant qui nous fait face, un cratère se détache par ses nuances de couleurs divergeantes : Antonelli.
-37.8589°, 77.5089°
Notre tour de l’île nous fait passer devant la pointe d’Entrecasteaux, au pied des falaises éponymes. Autours de la cathédrale (nom donné à cet immense avancée rocheuse) tournent des milliers d’albatros à bec jaune. Et derrière pour les observateurs, posé en bord de côte, se cache une des cabanes à usage scientifique dont j’ai la charge.
-37.7846°, 77.5773°
23 novembre (encore). Saint-Paul était encore en vue que nos yeux distinguaient déjà l’île. Et nous y voilà. La fin de ce premier voyage et le début d’un nouveau.
Amsterdam.
Nous arrivons plein sud et longeons la côte ouest durant une heure jusqu’à aller nous positionner plein nord, en face de la base Martin-de-Viviès, mon futur chez-moi !
Voici respectivement les faces sud, ouest, nord-ouest et nord de l’île.
-38.71419°, 77.53174°
Fin des travaux. Il nous reste quelques minutes avant que le workboat ne vienne nous rechercher. On profite rapidement de ce paysage que très peu de gens ont eu le privilège de fouler des yeux.
On peut voir sur la gauche les restes du camp des Oubliés de Saint-Paul.
-38.71431°, 77.53129°
Les deux ornithos sont partis sur les hauteurs de l’île photographier une colonie d’oiseaux. Pendant ce temps, notre attention va être entièrement focalisé sur deux équipements scientifiques qui tournent en continue sur l’île.
On n’a que deux heures sur place, on oeuvre vite, efficace. Mais c’est quand même top de travailler dans cet environement !
-38.71431°, 77.53129°
À bord du petit workboat, nous entrons dans la lagune en évitant algues et bancs de gravier. Protégée des affres de l’océan derrière une côline, la seul bâtisse de l’île se dévoile à nous. Celle-ci n’héberge plus que des équipements scientifique. Elle est cependant toujours entretenue une fois par an (coucou c’est nous) avec des stocks de vivre, un bidon pharmacie et un dortoire près à l’usage en cas de naufrage ou d’urgence vitale. Un drapeau tricolore peint sur la façade est là pour rappeler qu’ici, c’est la France.
-38.7128°, 77.5625°
23 novembre. Le Marion Dufresne se réveil doucement face à Saint-Paul. Cette île magnifique de part le cratère éfondré en son centre est classée en réserve naturelle intégrale, personne n’a le droit d’y poser le pied. Personne ? Presque personne en fait. Cette année, 5 personnes ont été autorisées par décret préfectoral à y débarquer.
Et devinez quoi ? J’en fais parti !
-49.4015°, 70.5847°
Sur le pont, l’élève officier reporte régulièrement la position du Marion Dufresne sur la carte papier de la zone pour garder une trace du parcours effectuer en cas de problème informatique.
-49.4506°, 70.2198°
Nous voilà reparti de Kerguelen. Nous longeons encore sa côte Est en direction du nord, cap sur Amsterdam ! Derniers regards sur cette terre de légende avant de la perdre à jamais de vue.
-49.356°, 70.216°
Fin de l’OP. Le départ est proche. Comme à Crozet une semaine plus tôt c’est l’heure de dire au revoir à nos amis qui vont rester une année ici. Les dernières acolades amicales sont déjà loin, tout le monde restera sur le pont jusqu’à ce que Port-aux-français ai disparu de l’horizon.
-49.3568°, 70.2189°
17 novembre. Nous n’étions pas décendu du bâteau depuis notre départ de la réunion 3 semaines plus tôt. Ça nous fait tout drôle de voir le Marion Dufresne de l’exterrieur maintenant qu’on en connais les moindre recoins. Et encore plus dans ces immenses paysages.
-49.3518°, 70.2194°
L’hélicoptère part ravitailler une cabane à l’autre bout de la baie. Cela offre un petit temps mort pour Yann de la log-IPEV. Quelques minutes pour souffler, profiter de ce paysage unique, avant d’être aspiré à nouveau par la tornade de la logistique lorsque le balai des charges héliportées reprendra.
-49.352°, 70.2432°
Chaque jour, mes homologues informaticien/électronicien/généraliste de l’IPEV à Kerguelen vont devoir effectuer un lâché de ballon météo. Initialisation de la sonde, gonflage du ballon, course éfrainée, Diane a réussi son 1er lancé avec brio sous nos regards curieux et amusés.
-49.352°, 70.2429°
Les trois bases scientifiques qui existent aujourd’hui dans les îles australes françaises ont été créés sous l’impulsion initiale de météorologues. Durant de nombreuses années, ce domaine d’étude fut la principale raison de l’implantation humaine sur ces terres isolées. Dans les années 90, les stations météo ont progressivement été automatisées et le personnel de terrain réduit. Il ne subsiste aujourd’hui plus qu’un météorologue à Kerguelen.
-49.3517°, 70.2311°
Les paysages de Kerguelen sont difficile à retranscrire tellement ils sont vastes et tout en horizontalité. Port-aux-français est entouré par une très vaste plaine faiblement valonée. On a beau y marcher des heures,les montagnes qui nous font fasse semblent s’éloigner au fur et à mesur qu’on avance.
-49.3509°, 70.2282°
Ils sont tout rond avec de gros yeux tout mignon les petits éléphants de mer. Mais s’ils osent s’aventurer au mauvais moment dans la mer, les orcques n’en ferront qu’une bouchée. D’où leur nom.
-49.3561°, 70.2227°
-49.3561°, 70.2227°
-49.3561°, 70.2227°
-49.3561°, 70.2227°
-49.3497°, 70.2194°
Totoche, c’est le bar de Kerguelen. Situé au dessus de TiKer (le réfectoire), c’est là que les résidents se réunissent, organisent des soirées, s’occupent durant les froides journées.
-49.3451°, 70.1392°
Ils passent leurs journées avachis sur la plage ou dans un trou de boue à bailler, éternuer, dormir. Ils paraissent assez inofensifs au premier abord, mais deviennent très impressionant lorsqu’il rugissent en redressant leurs 3 tonnes de graisse.
-49.3416°, 70.141°
Il nous a fallu une heure de marche pour accéder à la bien-nommé Anse des Papous. Allongé dans la frêle végétation péréclitante, nous contemplons en passif spectateurs cette scène de vie qui se joue devant nos yeux. Des papous vaquant à leurs occupations de manchot, s’occupant de leur petit, allant et venant de-ci de-là. En rétrospective, ce fut probablement le moment le plus marquante de mon passage aux Kerguelen.
-49.3416°, 70.141°
-49.3416°, 70.141°
Même les papa papous grondent leurs petits quand ils sont polissons.
-49.3416°, 70.141°
-49.3584°, 70.2233°
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-49.353°, 70.2163°
-49.3582°, 70.237°
Dans ce paysage de roches et de glace, notre présence fait tâche. La palette de couleur ne comprends guère plus que du blanc, du brun et du gris. La flore est très peu présente, mais même les plantes qui arrivent à pousser ici semblent terni par la rudesse et la froideur du milieu.
-49.3531°, 70.1901°
Vas-y tourne toi, ouai très bien. L’autre profile maintenant, parfait. Allez, fait-moi une ptite pose sexy.
-49.3475°, 70.1854°
-49.3502°, 70.2202°
Les vivres arrivés tout droit du siège de l’IPEV à Brest dans des touques (des bidons étanches) sont répartis sur base dans des fillets ou des caisses grillagées avant d’être acheminés jusqu’à leur destination finale, une des 40 cabanes que compte l’archipel de Kerguelen.
-49.3533°, 70.2224°
Les rotations d’hélicoptère s’enchainent tout au long de la journée. Sa mission principale à Kerguelen est de ravitailler en vivres les refuges isolés répartis tout autours du golf du Morbihan et de la péninsule Courbet. L’approvisionement des cabanes situés plus loin encore demande à ce que le Marion Dufresne change son point d’ancrage.
-49.3517°, 70.2193°
On avait débarqué depuis une heure à peine quand nous avons observé ces manchots royaux. Ces magnifiques oiseaux, le ponton, le relief enneigé de l’autre côté du golfe, un petit rayon de soleil, Kerguelen est juste magnifique.
-49.3517°, 70.2193°
Il n’y a pas de manchotière à Port-aux-français, mais quelque-uns viennent parfois se perdre quelques heures dans le coin.
-49.3518°, 70.2189°
À Kerguelen, le gros de la logistique ne se fait pas par hélicoptère, mais en utilisant un chaland, l'Aventure II. Ce sont directement des containers qui sont utilisés, le bâteau n’étant pas limité à 700kg de charge.
-49.3494°, 70.2185°
Les bâtiments de logement sont tous construit sur un même modèle, et sont nommés L1, L2, L3,… Seul change la couleur extérieur.
Dans le fond, on peut observer la bibliothèque et les anciennes serres.
-49.349°, 70.2192°
La bibliothèque occupe l’ancien bâtiment météo. C’est un beau bâtiment en structure bois ayant une forme de navire et trônant au centre de la base.
-49.3474°, 70.2177°
-49.3515°, 70.2195°
-49.3498°, 70.2194°
Focus sur le tableau de la mission KER 70, autrement dit la 70ème mission d’un an à Kerguelen. C’est le plus récent de la grande collection qui orne les murs, les hiverants de cette mission sont partis en septembre 2020 (OP2-2020).
-49.3497°, 70.2194°
Arrivé à totoche (le bâtiment de vie principale, siège du bar) pour se mettre au chaud, on découvre les us et coutumes locales. Retirer ses chaussures en entrant dans chaque bâtiment en est un. Un autre est visible en montant l’escalier : Les tableaux de mission. Il est de tradition que chaque génération d’hivernant laisse un cadre la représentant derrière elle. Tous les styles, toutes les formes, chaque marche est un voyage dans l’histoire de la base.
-49.3514°, 70.2191°
Second jour de l’OP, nous sommes autorisés à débarquer pour visiter la base ! Pour tenir sa réputation, ce sont sous les bourasques de neige que Kerguelen nous accueille. Alors qu’on est en plein été australe. Oupsi.
-49.355°, 70.2197°
Port-aux-français, PAF, la base scientifique et technique de Kerguelen. Un bout de civilisation au milieu de cette immensité de nature hostile. C’est actuellement et depuis 1950 la seul base permanente de l’archipel, mais elle ne fut pas la première. On peut lister par exemple Port-Christmas et Baie de l’Observatoire (plusieurs installations scientifiques temporaires durant le XIXème siècle, en géomagnétisme et en astronomie), Port-Couvreux (tentative de colonisation enntre 1912 et 1931) ou encore Port-Jeanne-d’Arc (station baleinière entre 1906 et 1922).
-49.6842°, 70.2443°
Le Marion Dufresne s’arrête devant le canyon de Sourcils Noirs, au sud-est de l’archipel. Toute l’équipe de la logistique IPEV se met en mouvement. Une première équipe part s’occuper du ravitaillement de la cabane éponyme et la dépose de 3 scientifiques pour plusieurs semaines de terrain. Pendant ce temps, une seconde équipe (dont je faisais parti) est parti sur le plateau des Hauts de Hurlevent pour remplacer une cabane. Balayé en permanence par les vents, les années ont eu raison d’elle. Héliporté sur place, nous démolissons à la masse ce vieux cube de bois et nettoyons méticuleusement le site. Un appel radio et voici l’hélicoptère qui revient déposer une toute nouvelle cabane sur les poutres servant de support. La cabane est haubanné (le vent, toujours) et nous voici déjà reparti à bord du bâteau.
Eh, mais ça veut dire que j’ai marché sur Kerguelent en fait !
-49.78°, 68.99°
Le bâteau longe l’archipel de Kerguelen par le sud. Les monts eneigés et pics rocheux défilent devant nos yeux. Grande Terre, l’île principale, s’étend à perte de vue. Les heures passent ainsi, nous faisant prendre conscience de l’immensité de ces terres primitives. Nos partageons nos envies d’exploration et de découverte de ces reliefs qui resteront à jamais veines.
-49.79°, 68.58°
La température a encore chuté petit à petit depuis notre départ de Crozet. Le vent vient mordre chaque portion de peau à découvert. Nos journées s’organisent exclusivement en interrieur, mais une silhouette dans la brûme va tous nous faire sortir en quelques minutes. Nous y voilà. Du brouillard se détache progressivement une terre. Immense. Pour beaucoup c’est un rève de gosse qui aparaît. Nous voilà à Kerguelen !
-48.55°, 61.62°
Des tuyax, des tuyaux de partout : de toutes les tailles, dans tous les sens, de toutes couleurs.
-48.55°, 61.62°
Ma mission sur l’île d’Amsterdam comprendra entre autre la logistique scientifique de l’institut polaire français. Cela implique un peu de travail dans les calles du Marion en amont. Car oui, nous ne sommes en fait pas en croisière, tout doit être fin près à notre arrivée pour que l’ OP se passe au mieux.
PS : Oui, c’est bien un panier de basquet dans le fond :).
-46.4886°, 52.4259°
Sa couleur le rend invisible les jours de brûme, mais un rayon de soleil nous fait apparaître ce planeur hors-pair. Oiseau des eaux froides nichant à Crozet et Kerguelen, ce sera son cousin à dos sombre que j’aurais la chance d’observer dans les eaux plus chaude d’Amsterdam.
-46.4378°, 51.9321°
Furtif dans le ciel des quarantièmes rugissants, un petit aire sévère, ce n’est peut être pas le plus grand albatros mais sa classe est indéniable.
-46.4855°, 52.1155°
Ces falaises sont impressionnantes ; et de ce qui se dit sur le bâteau, il y aurait là la plus haute falaise marine du monde. Comme souvent dans les TAAF, l’histoire de cet île est marqué par des récits de naufrages et de drâmes. Lesquin, qui donna son nom à ces pics, fut l’un de ces naufragés malchanceux. Avec son équipage il passa plus d’un an sur l’île avant d’être secourru.
-46.4507°, 51.9882°
Seconde île de l’archipel des Crozet de part sa taille, l’île de l’Est est une réserve naturelle intégrale, ce qui signifie que personne n’y a posé le pied depuis des années. Située juste en face de la base Alfred Faure, sa vue intrigue les hivernants de génération en génération (enfin quand les conditions météo le permettent).
-46.4507°, 51.9882°
L’île de la possession s’éloigne déjà, rétressissant au loin sur l’horizon. Étrange de se dire que jamais plus je ne la verrais.
-46.4277°, 51.8713°
L’hélicoptère revient avec les derniers passagers, toutes les opérations logistiques prévus ont pu être mené à bien. Nous alons pouvoir reprendre notre voyage sous peu.
-46.4277°, 51.8713°
Aller, une dernière photo de manchot pour la route, faut dire que je suis totalement sous le charme.
-46.4277°, 51.8713°
À chaque rayon de soleil, la transparence de l’eau nous laisse voir ce qui se passe quelques mètres sous la surface. Les manchots sont d’une incroyable habileté, plus que nager on dirait qu’ils planent, qu’ils volent dans l’eau. C’est vraiment là leur élément.
-46.4277°, 51.8713°
Les orques se déplacent en groupe. La taille des ailerons permet de facilement distinguer les différents individus.
-46.4277°, 51.8713°
Au milieu de la sieste une annonce résonne sur tous les ponts. Orques sur tribord. Des ailerons se dirigent depuis le large droit vers la baie des marins. La manchotière qui y réside est parcouru d’une agitation soudaine. Les orques vont y tourner durant plusieurs minutes en quète d’un imprudent à croquer. Plus aucun manchot ne nage autours du bâteau.
-46.4277°, 51.8713°
Pas besoin d’affronter très longtemps les fraîches températures de Crozet pour observer de nombreuses espèces d’oiseaux, résident de l’île ou juste de passage.
-46.4277°, 51.8713°
Au pied des falaises qui entourent la base Alfred Faure résident plusieurs manchotière. Dans nos jumelle des milliers de manchots royaux se dessinent, debout, imobiles ou revenant de la chasse.
-46.4277°, 51.8713°
C’et l’heure. Le couloir tribord arrière du pont G est bondé. Là se trouve la petite porte vers le grand hangard hélico, sasse de passage pour tout les futurs hivernants qui trépignent de pouvoir débarquer. Une joyeuse effervescence se joue devant mes yeux, un mélange de tristesse et d’alégresse, de rires et de calins.
-46.4277°, 51.8713°
À cause de l’escale technique imprévu à Maurice, toutes les opérations portuaires sont accélérés. Ce faisant, nous autres hivernants des autres districts ne pourrons pas descendre visiter la base Alfred Faure comme il est de coutume de faire lorsque le temps (dans les deux sens du terme) le permet.
-46.4277°, 51.8713°
Les manchots enchaînent les tours autours du bâteau. Honnêtement, je pense que nous sommes autant une attraction pour eux que eux pour nous. On en oublie presque qu’on est devant Crozet tellement notre attention est focalisé sur ces magnifiques oiseaux.
-46.4277°, 51.8713°
Tiens c’est marrant, il y a des canards autours du bâteau. Ah, mais… attends… non, vraiment ? Est-ce que ça serait pas… des manchots ?
-46.4277°, 51.8713°
Après avoir fait le tour de l’île, l’ancre est larguée dans la baie du marin, en face de la base Alfred Faure. Assez étonnement, sans doutes pour contredire sa réputation, toujours pas de pluie ni de vent en vue.
-46.3503°, 51.6861°
Bien que de nos jours la navigation se fasse essentiellement aux appareils électroniques, de nombreux instruments à l’ancienne sont encore disséminés de-ci de-là en cas de problème technique.
-46.3503°, 51.6861°
Pendant que les opérations logistiques battent leur plein dans la fraîcheur matinale (euphémisme), chaque passager tente d’imortaliser à sa façon cet instant unique.
-46.3503°, 51.6861°
Le premier arrêt dans l’archipel Crozet est une opération de ravitaillement de la cabane de Pointe Basse. L’équipe logistique de l’IPEV y apporte des vivres pour un an de recherche scientifique sur ce site isolé.
-46.3503°, 51.6861°
La lumière est très particulière, le soleil joue avec les nuages, le contraste est très changeants sur les arrêtes abruptes, des sommets se dévoilent ou disparaissent au fil des minutes qui passent.
-46.3503°, 51.6861°
4 heure du matin, le réveil est difficile mais tout le monde est debout. Après 5 jours en pleine mer, le Marion est immobile, une terre se dessine devant nous : l’île de la Possession. C’est la plus grande île de l’archipel Crozet. Un arc-en-ciel sur La Roche Percée est là pour nous accueillir.
-20.0986°, 57.3747°
Les eaux tropicales des côtes mauriciennes sont riches en mamifères marins. C’est accompagné par dauphins et baleines que nous reprenons la route du grand Sud, moteurs à plein régime direction l’archipel Crozet !
-20.0986°, 57.3747°
Le Marion Dufresne transporte un hélicoptère à son bord, un écureuil, servant à la dépose des passagers et de la majorité du fret sur les îles australes. Le trajet ayant été ralongé, son mécano attitré profite d’une mer calme en repartant de Maurice pour faire tourner un coup les hélices et décrasser le moteur.
-20.1487°, 57.4897°
L’ouverture de la porte est l’occasion de voir son fonctionnement. Surprenamment, celle-ci n’est fixé d’aucun côté. C’est une sorte de porte-bâteau, tracté par un zodiac pour la manœuvrer qui est rempli d’eau pour la lester une fois à l’emplacement voulu.
-20.1487°, 57.4897°
Bonne nouvelle, les matelots du bâteau et les ouvriers mauriciens ont travaillés vite et bien, nous allons pouvoir repartir avec un jour d’avance. Sans même qu’on s’en aperçoive, l’eau remonte petit à petit sous la coque. Ce sera donc avec 10 jours de retards qu’il faudra compter pour la suite de la rotation.
-20.1487°, 57.4897°
Après l’intérêt des premières heures passé, le temps commence à sembler long. Pour nous qui étions partis 7 jours plus tôt en direction des quarantièmes rugissants, rester bloqué au milieu d’un chantier naval est certes intéressant mais une même hâte nous anime tous : repartir !
-20.1483°, 57.4897°
Durant les 3 jours de travaux, nous assistons aux divers opérations depuis les ponts suppérieurs. Covid oblige, interdiction par contre de débarquer.
-20.1499°, 57.4895°
Le principe d’une cale sèche est simple. Le navire entre, on ferme les portes, une pompe vide l’eau et ainsi les ouvriers peuvent travailler sous la coque au sec. Mais en pratique, faire entrer les 120m du Marion Dufresne avec que quelques mètres de marge se révèle être une opération longue et périlleuse.
Devant la cale, La Curieuse est à quai. Ce bâteau passe quelques mois tous les ans aux Kerguelen pour aider aux opérations logistique et aux déplacements sur les sites isolés.
-20.1156°, 57.459°
Le 31 octobre après deux jours en mer, le Marion Dufresne s’est arrêté. Un zodiac a été mis à l’eau, et après inspection des hélices, une avarie sur l’arbre de propulsion a été mise au jour. Le capitaine a donc pris la décision de faire demi-tour direction Port-Louis à Maurice, où une cale-sèche était disponible pour nous accueillir afin d’effectuer les réparations nécessaires.
Un couché de soleil en pleine mer est toujours une promesse d’un spectacle sans égale.
La puissante proue du Marion Dufresne peut fendre l’océan à une vitesse de 11 à 18 nœuds.
Cette traversée de l’océan Indien, des tropiques aux portes de l’Antartique, est l’occasion idéale pour observer une grande variété d’oiseaux marins. Ici, un pétrel à menton blanc surfant sur les ondulations créées par le bateau.
-28.74°, 56.09°
Après plusieurs jours en mer une fois l’excitation de la découverte passé, l’immensité de l’océan nous frappe. Il a du falloir bien du courage aux marins des siècles derniers pour partir explorer ces immensités à la mercie des éléments.
-28.74°, 56.09°
Excepté périodes de travaux ou d’opérations portuaire, la quasi totalité du bâteau nous est accessible à nous, simple passagers. De la passerelle de commandemant au calles en passant par tous les ponts extérieurs, aucun recoins n’a échappé à notre curiosité.
-28.74°, 56.09°
Cela peut paraître évident, mais après quelques jours en mer toutes les surfaces extérieurs (ponts, rambardes, escaliersn,…) se retrouvent recouverts d’une fine couche de sel. C’est fort désagréable au toucher, mais surtout cela favorise l’apparition de rouille. Tout est régulièrement nettoyé, et de temps à autres repeint pour ne laisser aucune place à la corosion.
-28.74°, 56.09°
Le Marion Dufresne qui nous emporte est en fait le second du nom. Mis en service en 1995, il assure depuis le ravitaillement des îles Australes (Crozet, Kerguelen, Amsterdam) et Éparses françaises, mais aussi des missions océanographiques sur tous les océans et sous tous les vents du globe.
-28.74°, 56.09°
Il faut quelques jours à bord du Marion Dufresne avant de réussir à se repérer dans cet entremèlement de coursives et d’escaliers sur 9 ponts de haut.
-28.98°, 56.34°
Le Marion Dufresne n’est pas un bâteau de croisière, mais ses cabines n’en restent pas moins confortable pour passer les quelques semaines de traversée à son bord. Elles le sont d’autant plus lorsque le mal de mer se fait ressentir et nous cloue toute la journée dans nos banettes.
-20.9394°, 55.2874°
29 octobre 2020, départ depuis l’île de La Réunion du Marion Dufresne pour sa 3ème rotation anuelle de ravitaillement des îles australes françaises.
-20.9394°, 55.2874°
L’espace d’une année, je vais vous embarquer à la découverte des TAAF, ces îles françaises entre océan indien et antarctique parmi les plus innaccessibles et isolées au monde.